Abdou Semmar s’érige en donneur de leçons Réponse d’un kabyle à un blidéen

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Abdou Semmar s’érige en donneur de leçons Réponse d’un kabyle à un blidéen
Abou Semmar

KABYLIE (Tamurt) – Abdou Semmar, la nouvelle coqueluche des sites de l’argent sale a encore vociféré. Il s’est encore érigé en donneur de leçons. Ce jeune fou-furieux arrivé directement depuis les plateaux de la Mitidja pour distiller son ignorance a encore vitupéré ses approximations sur la réaction de la blogosphère kabyle quant à la désignation d’une jeune algéroise comme Miss Kabylie. Cette dernière qui ne maîtrise guère la langue du pays qu’elle est sensée représentée a été longuement commentée sur le Net.

Abdou Semmar en parfait sniper a aussi vite fait d’accabler les internautes kabyles, les traitant, tantôt de racistes, tantôt de haineux et même de danger pour l’unité de son pays, l’Algérie. Le site qu’il dirige est assez bien connu pour s’enorgueillir d’y appartenir. Lui est le fruit d’une école faite de déni et surtout de peur de l’autre. Abdou Semmar, ce jeune qui se tient en retrait de la presse algérienne n’est qu’un prétexte pour nous : un détail, afin de rappeler à ses semblables quelques vérités historiques.

Abdou Semmar, le blidéen doit savoir qu’en 1954, sa région n’a pas connu la Toussaint le 1er novembre, comme l‘ont vécu les maquisards kabyles. Ils se sont déplacés depuis la Kabylie pour donner le là à la révolution sur les terres de Blida. Cela relève de la conscience qui était celle des Kabyles au début de l’insurrection. Même lors de l’assassinat de Matoub Lounès, c’était un blidéen, le tristement célèbre Mahfoud Nahnah, qui a salué le lâche assassinat et a appelé à ne pas enterrer le chantre kabyle dans un cimetière musulman. Lounès a été enterré sur ses terres parmi les siens. Ce geste est en Kabylie un signe de grandeur et de reconnaissance. Seuls les grands hommes sont enterrés de cette manière, n’en déplaise à Semmar et aux autres.

Quant à la langue kabyle, Abdou Semmar n’est pas différent de tous ceux qui nous reprochent notre attachement à cette langue millénaire. Au fond, ils veulent nous inciter à la délaisser, une mission que la dictature algérienne à travers ses mosquées et son école n’ont pas pu réaliser. Il incombe désormais aux nouveaux « militants » la mission de nous assimiler.  « Ne pas parler une langue ne signifie nullement être amputé d’une identité », a écrit Semmar. Vu la légèreté de ce propos, Semmar doit comprendre que la langue kabyle n’est pas simplement cet outil rudimentaire qu’il pense. Elle est la vitrine d’une culture, d’une identité, d’un attachement civilisationnel et au-delà une appartenance politique. Parler kabyle c’est véhiculer une éthique.

Semmar, le new-amazigh décrété par Bouteflika dans sa Constitution est réellement innocent. Mais s’en prendre avec virulence aux militants kabyles est une exécution d’une sale besogne au profit du régime. Abdou Semmar se sait limiter de par sa maigre expérience et la faiblesse de ses arguments, pour qu’il apporte un éclairage sur cette affaire. Soudainement, ce sont tous les jeunes militants non-kabyles qui s’en prennent aux militants kabyles.

Depuis que la Kabylie a choisi et a retrouvé son chemin de combat, la haine du kabyle se fait sentir de plus en plus insistante. De ces préjugés montent des relents nauséabonds d’arabisme et d’islamisme négateurs. Couverts, si besoin est, par une ouverture d’esprit prônée par les négateurs de la kabylité.

Sinon, pourquoi Semmar s’immisce-t-il dans un débat qui n’est pas le sien ? La réponse est simple à trouver. Il fait feu de tout bois. Se greffe sur tout débat pour, peut être, intervenir sur le Petit journal de Canal +.

Sans pouvoir commenter cette crasseuse lecture, je vous laisse le plaisir d’apprécier la meilleure expression de la haine : « En vérité, le fond du problème est que la Kabylie est minée ces derniers temps par des extrémistes séparatistes qui s’emparent de tout et n’importe quoi pour imposer une vision idéologique raciste de l’identité kabyle. Ces partisans de la dislocation du pays, cultivant un grégarisme obéissant à des pulsions racistes, veulent à tout prix diviser la société algérienne pour précipiter la dislocation de l’Etat national et édifier le leur sur ses ruines. Il est temps de dénoncer ces extrémistes qui se cachent derrière la lutte pour l’identité amazighe qui n’a guère besoin de leurs manigances pour s’épanouir. Elle a plutôt besoin d’ouverture et de tolérance pour s’imprégner d’universalité. Et la jeune Miss Kabylie représente certainement beaucoup mieux la Kabylie que ces séparatistes racistes et inféodés à des puissances étrangères qui travaillent pour le démembrement de notre pays ». Boumediene peut dormir tranquille, ce qu’il avait greffé bourgeonne. Bientôt la forêt des préjugés sera dense pour cacher l’ogre du racisme anti-Kabyle.

Massil Agawa

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