Pouvoir maléfique…hypocrisie cynique

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Contribution de Bachir Djaider (Tamurt) – L’amorphisme galopant épicé d’une connotation de politicaillerie engage sérieusement l’avenir d’un pays qui a tant souffert d’un amateurisme politique et d’une cécité à tous les fronts. Des hommes politiques qui foulent aux pieds tant de promesses mirobolantes et d’engagements mirifiques. L’échec collégial illustre parfaitement l’insouciance et la nonchalance d’une classe politique vaquée à garder jalousement leur business juteux, dénicher de nouvelles affaires pouvant enfler les comptes bancaires éparpiller à travers les paradis fiscaux.

Fiers de ne pas payer les impôts, le club sélect du moindre effort et de la concussion ne jurent que par le faste, en sus, résidant dans les plus beaux quartiers, et pour les plus hauts gradés, le club des pins. Les belles fringues, les voitures de luxe défilent en noria, les plus beaux restaurants leur sont familiers. Des maisons de hauts standings et un ameublement des plus chics. Des homes-cinéma et des jacuzzis pour se prélasser mollement en écoutant du vieux Chaâbi. Quant aux vacances, les côtes méditerranéennes ne leur déplaisent pas, et que dire des iles féeriques comme Bora-Bora. Allongés sur des transats en toile au bord de la mer en sirotant des cocktails bien frappés sous un décor feutré enchantant allégrement la galerie.

Un univers de paillette, de tape-à-l’œil et de strass auquel les insubordonnés de tout poil ne gîtent pas. Au demeurant, leur vie se résume à la corruption hypocrite en se singularisant dans l’art de feindre en enjeux politiques et esthétiques. Un quotidien rythmé par l’opulence aux instincts cupides. Vivre dans la pouillerie semble être transcrit en gras sur le front des sujets, assujettis aux lubies de l’hétairie.

Tirer la couverture à soi en laissant les devoirs et les autres souffrances au vulgum pecus n’émeut aucunement et les gens du pouvoir et le fretin de racailles qui ramassent les miettes. Eh oui, les bohèmes sont relégués aux derniers rangs.

L’ambition effrénée des grimpions gangrène la vie politique en Algérie, où des politicards de tout genre et de tout horizon ternissent l’éthique et la morale du vrai politique. Cependant, les blessures idéologiques n’atteignent pas les assoiffés du pouvoir, dont l’appât du gain les attire tels des charognards. Pour cette catégorie de personnes, les deux hémisphères cérébraux ne fonctionnent pas, atteints d’une paralysie intellectuelle. L’altérité dans le comportement social, moral et par-dessus tout politique dépasse tout entendement. Cet écart ne peut d’aucune manière être réduit à une simple incartade.

La vénerie est une pratique revenue à la mode, mais au lieu de traquer le gibier, le peuple est devenu une bête à pourchasser. Prêter le flanc aux invectives politiciennes et prétoriennes n’annihile aucunement la fortitude inébranlable de ceux ayant la foi que seuls la transparence, le travail et les compétences sont la clé de la réussite. Au pays du pétrole, les hommes probes ; intègres et consciencieux n’ont pas leur place, ayant même du plomb dans l’aile, dont l’honnêteté fait porter la poisse ! Pour se frayer une place au beau milieu de la troupe grâce à ses compétences, c’est la croix et la bannière. Triste lapalissade, triste sort !

S’il existe une qualité qu’on ne peut effacer d’un revers de main aux matois, c’est bel et bien la non-souffrance de l’agoraphobie. Prolixes, magouilleurs, baratineurs, commères, discoureurs…les qualificatifs sont légion et on ne peut résumer la situation qu’à ce stade de déliquescence. Battre le rappel des troupes à l’orée de chaque élection en agitant haut et fort un patriotisme et un nationalisme sans tête ni queue. Dégoiser des inepties devant un parterre n’ayant d’autres alternatives que de choisir entre le pire et le plus pire.

Le paradigme de l’individualisme est porté à son paroxysme ne laissant guère place à la philanthropie et à l’oblativité. Le tourisme politique aux exhalaisons putrides n’est qu’un remake, un déjà-vu. On ne peut faire du neuf avec du vieux. Des paons qui se pavanent et pavoisent avec arrogance comme si le pays leur appartient, une propriété privée, dont le bas peuple est locataire. Laissez passer le bal des debs !

Moult analystes restent interloqués par le fait qu’une poignée de gens détient tous les pouvoirs absolus et que le sort de toute une nation soit soumis au sceptre d’un groupuscule à l’appétit vorace. Leur mainmise sur l’économie nationale sape l’avenir d’une économie déjà fragilisée, mono exportatrice et fonctionnant à tâtons. Relancer l’appareil productif et ne pas se focaliser sur les emplois précaires qui ne visent qu’à caser des jeunes afin d’éviter que la rue gronde est un objectif qui ne figure nullement dans l’agenda du pouvoir d’Alger. Les multiples sorties de jeunes, d’ordinaires bourgades, du fin fond du pays illustrent le désarroi et la détresse qu’éprouve cette catégorie sociale en recourant à l’obturation des routes à l’aide de pneus et qui se solde souvent par des échauffourées avec les forces de l’ordre. La Kabylie a payé un lourd tribut au combat identitaire et à la démocratie sans que le pouvoir algérien ne fléchisse d’un iota. C’est dira l’opiniâtreté des gens du pouvoir à s’agrafer au trône vaille que vaille.

La commun de la plèbe, particulièrement les Kabyles ont par-dessus la tête de suivre un régime en perte de vitesse. Un tel ras-le-bol n’est que la résultante d’une anhélation à tous les niveaux. Chômage, manque de logements, insécurité, restrictions des libertés…des conditions économiques et sociales qui ne favorisent pas leur épanouissement. Les jeunes souffrent le martyre et poussent des ahans qui en disent long. Ce n’est que la face visible du Léviathan !

L’amateurisme politique gangrène la vie des Algériens, en sus les Kabyles sont appelés à s’unir pour s’extirper des griffes du pouvoir d’Alger, car les idées de ce dernier ne brillent que pour de l’argent. Les pantins du soir n’ont qu’à roupiller au lieu de bercer les gouvernés par leurs ragots. Le leurre politique crève la paillasse, laissant les rapaces glisser le curseur vers les entrailles du cataclysme. Quand des personnes mal lunées sont aux commandes, le pays s’assoit au bord de l’abîme.

Bachir Djaider

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