Pouvoir algérien : la guerre inutile contre la Kabylie

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La police algérienn en Kabylie
La police algérienn en Kabylie

CONTRIBUTION (Tamurt) – “ Face aux légions romaines, les Quinquegentiani (les hommes des cinq tribus). Vingt-cinq ans avant Jésus-Christ, Rome leur faisait déjà la guerre, et les maîtres de l’univers ne purent jamais réduire à l’obéissance cette poignée d’hommes ”.

L’Algérie sombre dans le chaos. Cette situation est le fait du pouvoir qui veut instaurer une dictature sanglante. La répression est la seule réponse qu’il a donnée à toutes les expressions démocratiques du peuple.
Il y a 10 ans, le Mouvement citoyen démocratique de Kabylie qui a porté des revendications reconnues légitimes par le pouvoir lui-même est réprimé dans le sang.

La liberté de la presse acquise par un lourd tribut humain est remise en cause par un dispositif judiciaire liberticide anachronique et des harcèlements et intimidations répétés des journalistes.
Le droit à la défense du citoyen dans les cours de justice est compromis par un dispositif faisant de l’avocat un simple faire-valoir dépouillé de tout attribut.
Le magistrat ne peut pas rendre justice «en son âme et conscience » parce que soumis aux injonctions omnipotentes de la chancellerie.

L’universitaire, chercheur ou enseignant, est réduit à quémander son salaire à chaque fin de mois. Il en est de même des enseignants des cycles primaire, moyen et secondaire déconsidérés par leur tutelle au point que la plupart d’entre eux se trouvent dans la nécessité d’exercer une autre activité illicite.
Le chômage atteint quasiment la moitié de la population active. Il s’ensuit une misère infinie et indicible qui touche la majorité des foyers.
Le chantage à l’emploi est institutionnalisé.
Le pouvoir d’achat ne cesse de se réduire à cause d’une inflation galopante dopée par un libéralisme sauvage qui profite en exclusivité à une mafia puissante et protégée par les autorités.

Les hôpitaux sont devenus des mouroirs tandis que les membres du sérail et leurs familles pillent sans vergogne les deniers publics pour entretenir leur santé à l’étranger.
Les administrations publiques sont devenues un cauchemar pour le citoyen qui les sollicite pour la délivrance de la moindre pièce.

Les enlèvements de citoyens militants par des groupes armés paramilitaires qui agissent en cagoules tendent à se banaliser.
Les gendarmes et certains services de sécurité commettent des exactions en toute impunité.

Une partie du territoire national est offerte en suzeraineté à des étrangers qui dévastent notre patrimoine cynégétique.
Le pillage de sable, organisé par des dignitaires qui s’enrichissent, provoque un désastre écologique et la pénurie d’eau dans les foyers.
La déprédation des biens publics continue impunément à tous les niveaux de l’État.

Devant la forfaiture institutionnalisée, un mouvement citoyen patriotique et démocrate a vu le jour pour s’opposer à la mise en faillite du pays. De courageux jeunes ont affronté à mains nues les services de répression. Cent vingt-huit (128) d’entre eux sont tombés en martyrs et plus de 2000 blessés dont bon nombre marqués à jamais.
Aujourd’hui, notre devoir est d’honorer leur mémoire en menant à terme le combat qu’ils ont engagé. La mobilisation de toutes les femmes et hommes de conscience que compte la Kabylie est une nécessité absolue.
Les valeureux combattants de la guerre de Libération n’ont pas libéré le pays du joug colonialiste pour qu’aujourd’hui nous le cédions aux coteries qui ont décidé de le vider de son essence. Les martyrs du Printemps noir se sont sacrifiés pour la liberté et contre l’oppression de façon désintéressée.
Soyons dignes de leurs sacrifices en poursuivant leur action jusqu’à son aboutissement.

Depuis le début du Mouvement national, son aile arabo-islamiste, puis les pan-arabistes, puis le FLN, ont mené une guerre inutile contre la Kabylie. Nous serions tentés d’admettre que c’est de bonne guerre dans la mesure où ces mouvances nébuleuses n’ont jamais su ou voulu savoir quoi et avec qui elles doivent être solidaires. Elles sont allées chercher leurs référents culturels et leurs mentors politiques en Asie.
À l’inverse, les premiers nationalistes kabyles qui ont fondé l’Étoile Nord-Africaine (ENA) en 1926 en France, ont créé leur propre doctrine grâce à l’apport politique, syndical et culturel de militants aguerris formés par le terrain des luttes. Malheureusement, ces fondateurs qui ont cru à l’unité des rangs et à un partage d’objectifs ont été victimes d’un altruisme inconséquent en confiant la direction de leur mouvement à un certain Messali dont les accointances politiques ne concordent aucunement avec leur projet. On connait la suite et on en paie les conséquences aujourd’hui encore.

Et ça continue !
Malgré les cinglants démentis apportés par les rues d’Alger et d’Algérie, des partis politiques à dominance kabyle s’entêtent, qui dans un ultra nationalisme pathétique et qui dans un internationalisme de mauvais aloi, à polluer le combat pour l’autodétermination de la nation kabyle.

Ce combat mené par le MAK dont la pertinence politique agrège de plus en plus de soutiens parmi l’intelligentsia kabyle va célébrer le 20 avril prochain une émergence qui a fait sursauter le ronron lascif de bien de camarillas qui trouvaient leur compte dans quelques strapontins dans les assemblées nationales ou locales.

D’un autre côté, des querelleurs professionnels se sont réunis les 8 et 9 avril 2011 pour prétendument contrarier l’action du MAK. D’ailleurs, selon des échos qui nous sont parvenus, un animateur s’est refusé à prêter allégeance à la profession de foi de ces “forumistes” qui est “ de combattre sans répit l’G.P.K. et la direction du MAK”. Rien que ça !
Pour eux, au contraire du camarade Deng Xiaoping, le bon chat n’est pas celui qui attrape les souris, c’est celui qui minaude de plaisir sous les caresses de son maître.

Bien entendu, le MAK est conforté par toutes ces bassesses qui font monter son estime au sein du peuple kabyle, car dans le même temps et comme en écho à ces vilénies, il y a la presse arabophone qui monte derechef au créneau contre le peuple kabyle. Ce renfort d’Echouroq dont le racisme antikabyle est une marque de fabrique imprime une connivence qu’aucun Kabyle ne saurait pardonner aux nouveaux Bocchus.

KABYLIE, le 10 avril 2011
Azru

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