Le général-major Gaïd Salah en visite aujourd’hui à Tizi-Ouzou

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Le chef d’état-major des armées algériennes, le général-major Gaïd Salah, a effectué ce matin une visite de travail à Tizi-Ouzou. Signalons d’emblée que rien n’a filtré sur les discussions qu’a menées le plus haut gradé de l’armée nationale populaire algérienne avec ses subalternes de Tizi-Ouzou, ni même sur l’objet concret de sa visite dans la capitale du Djurdjura. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le général-major Gaïd Salah est arrivé à Tizi-Ouzou par hélicoptère. Et c’est à bord de cet appareil volant qu’il s’est posé en premier dans la cour du casernement du commandement de la gendarmerie nationale, sis à la Nouvelle-Ville, avant de se rendre à la caserne de l’ANP, sise au centre-ville où, semble-t-il, il a présidé une réunion de travail qui a duré plusieurs heures. Il va sans dire que la venue du haut responsable militaire algérien en Kabylie a été couverte par des mesures de sécurité draconiennes. En effet, deux ou trois policiers ont été placés tous les cents mètres dans chaque rue de la ville. Pendant sa présence à la caserne, la rue Haddadou par laquelle on y accède a été fermée dans les deux sens à la circulation. Nonobstant ces mesures de sécurité rendant la journée peu ordinaire, les citoyens kabyles ont continué à vaquer à leurs occupations quotidiennes comme d’habitude. Autrement dit, les citoyens kabyles n’ont accordé aucune importance à la présence du chef militaire algérien sur son territoire. Et pourtant, le général-Major Gaïd Salah n’était venu dans la wilaya de Tizi-Ouzou pour admirer la beauté des montagnes de Djurdjura couvertes en ce moment d’une épaisse couche de neige. Et il n’était pas venu non plus pour s’enquérir du niveau de vie du peuple kabyle, ni pour se renseigner sur l’état d’avancement des travaux publics de la région. Quel pouvait être donc le motif de la visite du grand chef militaire algérien à Tizi-Ouzou en ce moment précis. Deux principaux avis ont été recueillis. Le premier note que le chef d’état-major de l’armée algérienne voudrait entendre la réalité de la lutte contre le terrorisme en Kabylie de la bouche même de ceux qui sont qui en charge de cette mission sur le terrain, et ce, aux fins d’évaluer la situation et arrêter des mesures jugées indispensables au besoin. Le second en revanche, place cette visite dans le cadre de la préparation de la succession du président Abdelaziz Bouteflika que beaucoup donnent comme partant en raison de sa grande maladie. A vrai dire beaucoup d’éléments plaident pour cette seconde thèse. En effet, les dernières émeutes enregistrées à travers les territoires algérien et kabyle, les tentatives de ressusciter les aârchs, pourtant moribonds puisque M. Ahmed Ouyahia les a usés jusqu’à la corde dans le passé, la circulation du nom de Saïd Bouteflika, frère du président de la république semblent indiquer un changement quant à loccupation du fauteuil d’El Mouradia. Par ailleurs, vient s’ajouter à ce puzzle les noms de personnalités politiques avancés récemment sur la place publique comme « futurs candidats » à la présidence de la république. Est-ce donc légitime de soupçonner que la visite du général-major Gaïd Salah à Tizi-Ouzou s’inscrit dans le cadre du choix du futur candidat pour les présidentielles ? Dans ce cas, quel est le poulain des militaires ? Certainement pas Saïd Bouteflika puisque l’armée ne semble pas vouloir de système oligarchique en Algérie. Le frère du président en exercice doit certainement savoir cela puisqu’il semble miser sur les aârchs pour le soutenir. Mais il se trouve que tout le monde en Kabylie sait que la recette aârch est dépassée. Logiquement, Saïd Bouteflika, qui est loin d’être un novice, le sait aussi. S’il est vrai qu’il est derrière les aârchs à qui il « aurait même promis le financement de la tenue d’un conclave en Kabylie », c’est pour cacher probablement ses véritables soutiens qui ne peuvent être que les éléments des zaouias. La question du choix des militaires en matière de candidature présidentielle demeure toujours sans réponse. En tout cas, pas un parmi ceux qui se sont fait connaître sur la place publique ne peut être le candidat de l’armée, même si elle ne nourrit aucune animosité à l’égard d’Ahmed Benbitour et Ali Benflis. L’histoire nous a appris que l’armée algérienne a toujours choisi le chef d’Etat à la dernière minute. Il reste à savoir cependant si cette fois-ci encore, l’institution militaire ressent le besoin d’imposer son « homme » à la tête de la présidence de la république. Si c’est le cas, il est vivement conseillé aux courtisans professionnels de patienter encore pour dérouler leur tapis rouge.

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